09 juin 2006

Un "journal" qui vous tombe des mains

Près de la gare Montparnasse, un jeune homme costumé en agent publicitaire me tend un journal. Il s'agit de Direct Soir, un nouveau gratuit distribué dans la rue. Depuis quelque temps, des groupes financiers s'amusent à créer des gratuits. Ils parlent de journaux pour faire sérieux. En fait, l'objectif d'informer est moins impérieux que d'offrir un nouvel espace aux publicitaires. Un objet gratuit, distribué en abondance aux portes des gares et des stations de métro, parcouru plutôt que lu permet d'accrocher le regard pour un produit de placement, un cablo-opérateur ou une agence de voyages. Direct Soir est la caricature de ce cheval de Troie. Ce n'est pas 20 minutes, pour reprendre le nom d'un autre gratuit, qui sont nécessaires pour se faire un jugement sur ce "journal", ni 2 minutes, c'est 20 secondes. Le temps de l'ouvrir, de jeter un coup d'oeil à des photos sans intérêt, de constater cette absence flagrante de contenu, et de le jeter dans la poubelle la plus proche. Ce nouveau "journal", ce n'est pas Direct Soir, c'est Direct Choir !

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