28 mai 2007

L'Adhésion

Je vois renaître d'anciens souvenirs, l'époque de mes presque 20 ans où je collais des affiches pour Valéry Giscard d'Estaing, croyais en la victoire, puis à cause d'une trahison chiraquienne subissais la défaite.
1981 est loin et paraît si près.
A la suite de l'accession de François Mitterrand à la présidence de la République, j'ai adhéré au Centre des Démocrates sociaux, une des composantes de l'UDF.
Aujourd'hui 28 mai 2007, 22 jours après la victoire de Nicolas Sarkozy, j'adhère au Mouvement démocrate.
Je fais partie désormais de ces 75 000 militants qui se lancent dans l'aventure d'un nouveau centre.
Comme eux, je rejette la concentration des pouvoirs au main d'un seul parti – d'un seul homme.
Comme eux, je rejette le clanisme et la politique de l'affrontement.
Comme eux, je rejette la priorité donnée au but sans le respect donné aux moyens.
Je suis pour l'équilibre des pouvoirs, le rassemblement et une démocratie construite et défendue par des citoyens actifs.
Que celles et ceux qui souhaitent s'informer sur le projet du Mouvement démocrate cliquent sur le titre de cette chronique.

27 mai 2007

Homophobie en Russie

27 homosexuels qui tentaient de remettre une pétition en faveur de l'organisation d'une Gay Pride au maire de Moscou Iouri Loujkov ont été arrétés aujourd'hui par la police russe. Des ultra-orthodoxes et des nationalistes ont frappé les militants et des députés étrangers dont l'Allemand Volker Beck, déjà roué de coups en mai 2006. La police a pris tout son temps pour intervenir. Si l'homosexualité n'est plus un délit réprimé par la loi en Russie depuis 1993, l'homophobie est toujours très présente dans la population. En janvier dernier, le maire de Moscou avait qualifié la Gay Pride d'"oeuvre de Satan" !

Le respect des droits des minorités, y compris des minorités sexuelles, démontre l'état d'avancement d'une démocratie. Lorsque Garry Kasparov, ancien champion du monde d'échecs, devenu le coordinateur d'un mouvement d'opposition à Vladimir Poutine affirme que la Russie n'est plus une démocratie, je ne peux que l'approuver.

26 mai 2007

Modémisez votre vote !

Pour la 3ème fois en quelques semaines, je me suis rendu à un rassemblement politique. Jeudi, je suis allé au Zénith pour assister au lancement du Mouvement démocrate. Je m'étonne moi-même de cette nouvelle militance née avec François Bayrou au cours de la campagne pour l'élection présidentielle et qui se poursuit aujourd'hui avec la création de ce nouveau parti. C'est sans doute parce que les idées du centre, contrairement à la caricature souvent dressée par ses opposants, sont des idées fortes et modernes. Plus fortes et plus modernes que celles incarnées par le PS d'un côté et l'UMP de l'autre. J'en suis de plus en plus convaincu. Hier soir, je dînais avec une amie aussi réservée que moi par l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir. Elle m'a dit deux choses. La première, que je partage entièrement depuis un bon moment : la gauche est archaïque et doit engager un travail de rénovation idéologique. Ce ne sont pas les premiers pas de Ségolène Royal dans ce sens qui suffiront. Il faudra que la gauche pose tout sur la table, qu'elle réfléchisse à un nouveau programme et à des alliances nouvelles. Si elle commençait par rompre définitivement ses liens avec les communistes et autres dinosaures du passé, l'espoir de voir émerger enfin une gauche moderne apparaîtrait. La seconde chose évoquée par mon amie est celle-ci : la droite elle aussi doit se rénover, car ceux qui croient que la droite française s'est modernisée sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy se trompent. Cette droite est restée profondément ancrée dans une tradition française conservatrice qui privilégie les rentiers aux entrepreneurs, et qui cherche à accaparer tous les pouvoirs au mépris d'un fonctionnement démocratique juste et apaisé. Sur ce point en particulier, François Bayrou a beaucoup de mérite car il aurait pu comme tant d’autres baisser les armes et se rallier sans honneur, pour le prix d’un strapontin ministériel, au président nouvellement élu. Il a préféré résister aux pressions et rester fidèle à ses idées tout en promettant « une longue marche » à ceux qui adhèrent à son projet. Cette démarche volontaire me convient puisqu’elle fait appel au courage et à la ténacité. Le Mouvement démocrate se veut un mouvement de citoyens actifs, engagé par une charte éthique, donnant un sens plein et entier à l’idée de démocratie et fondé sur la vérité. Ces thèmes développés par François Bayrou jeudi soir au Zénith devraient interpeller ceux que la situation actuelle inquiète. Et les inciter à voter pour le MoDem les 10 et 17 juin prochains !

17 mai 2007

Un an de blog

J'ai créé ce blog il y a un an tout juste, un 17 mai, Journée mondiale de lutte contre l'homophobie. La différence sexuelle aurait pu être le seul sujet de mes chroniques tant cette question suscite de l'incompréhension et souvent de l'exclusion. Les jeunes en sont les premières victimes puisqu'un jeune gay ou une jeune lesbienne a de 13 à 16 fois plus de risques de se suicider qu'un jeune hétérosexuel.
J'aurais pu aussi ne parler que du sida, ou de l'homosexualité et du sida, puisque ces deux sujets sont si étroitement liés.
En fait, je n'arrive pas à me tenir à un seul thème car je suis curieux de tout, ou presque : la politique, l'histoire, la photo, la littérature...
Voilà pourquoi ce blog est plus un fourre-tout qu'un objet thématique, ce qui pourrait déplaire à certains ou en tout cas les désorienter. Eh bien, tant pis ! Au moins ce blog me ressemble, et je sais ô combien qu'il est difficile d'être soi-même...

08 mai 2007

Pédagogie contre injonction

La victoire est nette. Avec 53, 06 % des voix, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de 18 983 408 Français. L'écart avec Ségolène Royal est si important - plus de 2 millions de voix, et le taux de participation si élevé - 83, 97 %, que la décision ne souffre aucune contestation. Nicolas Sarkozy est devenu ce dimanche 6 mai un président à forte légitimité, et un président d'une France largement inféodée aux valeurs qu'il a défendues tout au long de la campagne : ordre, autorité, travail. Ces valeurs ne sont pas détestables en soi. Elles sont mêmes nécessaires dans une République qui se respecte, et qui doit permettre aux uns et aux autres de vivre, travailler et évoluer dans la sérénité. Ségolène Royal elle-même les a appuyées avec une ténacité irréprochable. Cependant, je vois une différence d'approche dans la défense de ces valeurs entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.
Le premier s'est présenté comme un homme de rupture, seul capable de redonner sa place au travail, à l'ordre et à l'autorité. Afin d'attirer à lui une partie de l'électorat du Front national, il s'est emparé du thème de l'identité nationale et a maintes fois répété qu'il en finirait avec la repentance. Il l'a encore dit dimanche peu après l'annonce de son élection. En fait Nicolas Sarkozy veut s'attaquer à la crise morale que traverserait le pays, et il estime être le plus qualifié pour cette tâche. C'est s'identifier à l'homme providentiel, au chef que la France a connu à de multiples périodes de son histoire, pour le meilleur et pour le pire.
La seconde s'y est pris autrement pour parler du travail et de l'autorité. Les débats participatifs ont été le cadre le plus représentatif de cette démarche. Non seulement les Français les plus modestes ont pu raconter les difficultés de leur vie au cours de ces débats, mais ils ont proposé eux-mêmes des solutions. Solutions discutées, approuvées ou réfutées. Ségolène Royal a préféré la pédagogie à l'injonction. C'est toute la différence avec Nicolas Sarkozy, et quelle différence !
En fin de compte, je suis assez consterné par le fait qu'une majorité de la population estime sa situation si intenable qu'elle se jette dans les bras d'un homme avec autant de frénésie. Je le suis encore plus quand ce groupe enjoint à un homme providentiel de remettre la société sur les rails de la bonne moralité. Lorsque la puissance publique investit la morale à la place des citoyens, des dérives sont toujours à craindre.

04 mai 2007

Le choix

L'espoir de voir François Bayrou accéder au second tour de l'élection présidentielle s'est donc brisé sur la nécessité selon les uns de voter utile afin d'exorciser la « faute » du 21 avril 2002, et selon les autres d'asseoir une vraie rupture avec mai 1968, cause de tous les maux de la France d'aujourd'hui.
Comme je l'ai dit dans ma chronique du 22 avril, les Français ont choisi la continuité du débat gauche-droite au détriment du renouveau que proposait François Bayrou. Je maintiens cette analyse en dépit de la remarque de RR, qui voit « plutôt venir la "nouveauté" d'un débat gauche-droite. Car depuis un quart de siècle, au moins, nous vivions une sorte de débat gauche-gauche. »
Je pense que RR se situe surtout sur le plan économique alors que je me situe pour ma part sur le plan politique. Or que disent les idéologues des deux bords : la droite a raison sur les valeurs tandis que la gauche les corrompt. La diatribe de Nicolas Sarkozy sur mai 1968, « qu'il faut liquider », est révélateur de cet état d'esprit primaire. La vie est bien plus compliquée que cela. Mai 1968 a permis l'émancipation des femmes et a changé les rapports au sein de la famille, de l'université et du monde du travail. Ce n'est pas rien dans une société où la pensée était à l'époque sclérosée.
Quoi qu'il en soit, le second tour de l'élection présidentielle a signé le début d'une nouvelle campagne avec les deux candidats restant en lice. Pour moi qui aie voté François Bayrou, c'est du deuxième choix, de la qualité moindre, avec lequel il faut pourtant faire affaire pour se prononcer. Bien sûr, je pourrais aller à la pêche. Beaucoup le feront. Pas moi. Après une longue réflexion sur les valeurs, l'enjeu et la conception que je me fais de la politique, j'ai décidé de me prononcer.
Mais que cette décision fut difficile à prendre. Je ne crois pas que, de toute ma vie de citoyen électeur, j'ai rencontré autant de difficulté qu'en 2007 pour valider mon vote au second tour d'une élection présidentielle. Tantôt j'ai penché pour une décision, voter Royal, tantôt une autre a pris le dessus, voter blanc. Les faits se sont mêlés aux sentiments pour balancer parfois vers ce qu'il me paraissaît être le plus juste. Puis, parce qu'un nouvel événement se produisait, je ressentais à nouveau la nécessité d'un débat intérieur. 2007 aura au moins eu ce mérite, maintes fois constaté au cours de cette campagne : j'ai retrouvé le goût de la politique. Un sentiment, je crois, partagé par beaucoup.
Donc le choix a été difficile. J'ai écouté les arguments de campagne, j'ai écouté Ségolène Royal et François Bayrou lors de leur dialogue devant les caméras de BFM TV le 28 avril, j'ai écouté Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy lors du fameux débat du 2 mai, et j'en ai déduit une conviction. Entre un homme qui dénonce à la vindicte publique des boucs émissaires vieux de 40 ans, qui prône l'autoritarisme comme solution aux problèmes, qui ne me paraît pas fiable, et une femme qui, comme l'a sans cesse rappelé François Bayrou, reste ancrée dans une vision étatiste de l'économie, que faire ?! Eh bien je voterai Ségolène Royal. Ce n'est certes pas par conviction. Je n'aime pas tout dans ce Pacte présidentiel qu'elle propose. Cependant Ségolène Royal a fait bouger le PS bien plus qu'aucun autre responsable socialiste n'aurait pu le faire. C'est à mettre à son crédit. Et puis, il y a ce fait, que certains pourraient prendre pour un détail mais qui n'en est pas un, un fait qui a entraîné ma décision irrévocable. Il y a... Valérie Pécresse. J'ai appris aujourd'hui que parmi les noms les plus cités pour prendre en charge le ministère de la Santé, en cas de victoire de Nicolas Sarkozy, revenait celui-ci : Valérie Pécresse. Or, pour moi, ce nom symbolise ce qu'il y a de plus méprisant vis-à-vis de la lutte contre le sida et les séropositifs. J'en ai pour preuve les réponses qu'elles avait apportées au questionnaire que Sida Info Service avait adressé à une vingtaine de femmes politiques à l'occasion de la Journée mondiale contre le sida 2006. Voici quels avaient été ses propos, bien sûr non retouchés, non coupés, sans modification d'aucune sorte :
Sida Info Service (SIS) : Quand avez-vous entendu parler pour la première fois du sida ?
Valérie Pécresse (VP) : Pendant mes études.
SIS : Quelle a été l’étape la plus marquante dans la lutte contre le sida ?
VP : L'introduction des trithérapies.
SIS : Les initiatives privées (Bill Gates, Bill Clinton), de plus en plus importantes pour lutter contre l’épidémie, vous paraissent-elles une bonne chose ?
VP : Oui.
SIS : On a beaucoup parlé des microbicides au sommet sur le sida de Toronto, l’été dernier, comme nouvel outil de prévention. Etes-vous favorable à leur développement ?
VP : Je ne sais pas.
SIS : Au poste que vous occupez actuellement, que comptez-vous faire pour que la recherche avance dans ce domaine ?
VP : Nous lançons comme priorité nationale, à l'UMP, la recherche sur les sciences du vivant.
SIS : S’il n’y avait qu’une mesure à prendre, quelle serait-elle ?
VP : Une information pour prévenir que le risque n'a pas disparu, qu'il faut toujours se protéger.
En parallèle, découvrez, en cliquant sur le titre de cette chronique, les réponses des autres femmes politiques contactées, et vous comprendrez le niveau de réflexion que Valérie Pécresse a sur le sida et les séropositifs. C'est inaccepable. Ainsi, face au projet de Nicolas Sarkozy pour la santé, j'estime qu'il faut prendre clairement parti. Ma décision est donc prise. Dimanche 6 mai, je voterai Ségolène Royal.

03 mai 2007

Dalida


Il y a 20 ans, Dalida se donnait la mort. J'ai toujours été ému par cette femme, et je tiens à lui rendre hommage en rappelant qu'elle a aussi chanté Ferré. Cliquez sur le titre de cette chronique pour écouter la chanson.