30 juillet 2006

Les funambules

Je suis encore sous le coup d'une émotion positive. Hier soir, je suis allé à la Villette voir Toto Lacaille, le spectacle de la 17ème promotion de l'Ecole nationale supérieure des arts du cirque. Huit élèves, épaulés par deux musiciens talentueux, entrainent le public sur un fil, une main, une jument, dans les airs, avec un humour toujours présent et vibrant.
L'intérêt du spectacle réside aussi dans l'union réussie des membres du groupe. Les numéros ne se succèdent pas, ils s'imbriquent, se complètent, se donnent la parole. Réussir une communion est toujours ce qu'il y a de plus difficile. Ici, le pari est gagné.
Pierre, le funambule, est celui qui m'a le plus impressionné, sans doute parce qu'il semble pouvoir tout faire : marcher sur un fil, chanter, jouer d'un instrument, manier différentes formes d'humour qu'elle soit orale, gestuelle ou vestimentaire. Celui-là, il promet !
Le cirque, dit-on, est un art vivant où il est impossible de tricher. La preuve en a été encore une fois donnée hier soir.

25 juillet 2006

Slogan

J'aime lire les slogans sur les murs dont on ne sait par qui ils sont écrits. Ce soir, en revenant de mon travail - c'était jour de reprise après trois semaines de vacances, j'en ai croisé un charmant et révolutionnaire dans une rue de Paris : Mur vide, peuple muet. Qui donc est l'auteur de ce tag ? Pourquoi a-t-il été écrit ici et maintenant ? C'est toute la magie du slogan. On ne sait rien de lui ou si peu. Le slogan est peut-être la pensée des murs.

24 juillet 2006

SNCF tiersmondisée

Encore ? Oui, encore, puisqu'une nouvelle fois mon voyage en train sur la ligne Granville-Paris s'est soldé par un retard de deux heures. La cause était due ce coup-ci à une rame immobilisée devant nous pour une raison inconnue. Toujours le souci d'explication de la SNCF, n'est-ce pas ! Je pourrais être en colère comme je l'ai si souvent été depuis des années. En colère contre la dégradation du transport ferroviaire. En colère contre le "je m'en foutisme" des agents de la SNCF. En colère contre le service public qui se moque bien du public.
Je me souviens que, quand j'étais étudiant, les trains partaient à l'heure et arrivaient de même. Aujourd'hui, comme si nous étions dans un pays "en voie de développement", il faut se dire : "Le train devrait partir vers telle heure et arrivera peut-être à telle heure. Au Viet Nam et au Laos, dans les années 1990, c'était comme ça. Chacun prenait son mal en patience puisqu' il n'y avait rien d'autre à faire. Les trains avaient une, deux, trois heures de retard. Et alors ! disait-on. C'était pareil pour les avions, pour faire réparer un appareil électrique, pour bien d'autres choses encore. En quelque sorte, la SNCF s'est tiersmondisée. Et pendant ce temps, une jeune femme se rendant à Paris pour un entretien d'embauche a appelé plusieurs fois avec son téléphone portable pour prévenir son employeur potentiel qu'elle "n'était toujours pas arrivée à Paris". Un commédien s'est inquiété pour un tournage prévu place de la Bastille avec des enfants. Un voyageur a douté d'obtenir son avion pour les Pays-Bas. Combien d'autres rendez-vous ratés ? Combien d'autres projets bousculés ? Peu importe. La SNCF s'en moque. C'est sûr. Sinon elle aurait réglé le problème depuis longtemps, non ?

16 juillet 2006

LA photo des Nuits Solaires

Je n'ai réussi qu'une photo des Nuits Solaires. Je vous la livre telle quelle en précisant qu'il s'agit d'une illumination à partir de lampes solaires. Petit à petit, ces lampes s'éclairent lorsque la nuit se fait. Avec mon amie Catherine, nous avons réfléchi longtemps et fait de multiples essais pour définir la bonne longueur de fil permettant la création de ce magnifique poisson. Tantôt il fallait allonger, tantôt il fallait raccourir le fil pour que chaque lampe se situe à bonne hauteur au-dessus de l'eau. Hélas, cette photo ne rend pas bien compte de l'effet réel que produit cette mise en scène. J'espère que cela donnera néanmoins l'envie d'aller voir de plus près ce qui se passe cet été au bord de l'Indrois.

Photos de la Folle Visite




15 juillet 2006

Nuits Solaires et Folle Visite à Montrésor

Me voici depuis trois jours à Montrésor, situé à soixante kilomètres au sud-est de Tours, reconnu comme l'un des plus beaux villages de France. J'y poursuis mes vacances après mon sympathique séjour à Amsterdam. Deux amies très chères, impliquées dans la vie culturelle locale, y habitent. Cette fois, elles préparent les Nuits Solaires, animation musicale et lumineuse sur les bords de l'Indrois qui se déroulera tous les vendredis et samedis de l'été. Je profite de ma présence pour les aider à préparer la première, qui aura lieu ce soir. En attendant, je m'accorde une pause pour assister du premier étage de la maison d'une de mes amies à une représentation de la Folle Visite. Sous un soleil de plomb, des personnages burlesques prennent possession du village, replongeant les spectateurs dans le passé à la recherche d'une improbable bête à grandes oreilles... C'est drôle et pétillant, et les gens rient de bon coeur. Pour plus de renseignements, cliquez sur le titre de cette chronique pour accéder au site Internet de l'association Montrésor se raconte.

09 juillet 2006

Une victoire française

Au lendemain de la victoire d'Amélie Mauresmo en finale du tournoi de tennis de Wimbledon, je m'attendais à voir la presse rendre un hommage appuyé à la championne française. Raté ! Que la numéro un mondiale gagne son premier Wimbledon, qu'elle remporte un tournoi du grand Chelem, quelle succède, 81 ans après ! à Suzanne Lenglen ne compte pas. Le foot est plus important. Parler d'une rencontre à venir, donc pas encore gagnée, est préférable à une victoire acquise. Ce soir, les Bleus ont intérêt à ne pas être ridicules.

08 juillet 2006

07 juillet 2006

La merde est-elle de l'art ?

Fin de mon séjour à Amsterdam. J'ai visité le musée Van Gogh, le Rijksmuseum, le Stedelijk Museum, la maison d'Anne Frank, la maison de Rembrandt... Le Stedelijk Museum, qui présente le design et l'art contemporains, est un endroit à éviter absolument si l'on veut conserver une once de respect pour l'art moderne. Il est vrai qu'après avoir admiré des tableaux de Vermeer ou de Rembrandt, la comparaison est brutale. Voir un film présentant une femme plonger les mains dans ce qui semble être de la merde humaine et en recouvrir le corps d'un homme tout en tenant des propos pseudo intellectuels est assez éloigné de ce que je considère être de l'art. Sans doute, n'ai-je pas encore atteint le niveau suffisant de conscience artistique pour apprécier... De même, considérer comme de l'art une bassine posée sur une autre bassine, j'avoue que je ne suis pas convaincu. Bref, préférez le musée Van Gogh au Stedelijk Museum, vous ferez une économie de 9 euros, et vous n'aurez pas le sentiment d'être pris pour un con.

06 juillet 2006

Nuit nipponne

J'ai dit que je reparlerais de l'hôtel My Home. Le moment est arrivé. Pour ma seconde nuit, quand je suis rentré à l'hôtel, personne n'était encore dans la chambre. La veille, j'avais partagé le dortoir avec quatre étudiants, dont un Norvégien très sympathique. Hélas, il repartait, ainsi qu'un autre, dès le lendemain matin. Je savais donc que deux nouveaux arrivants allaient intégrer la chambre.
Surprise quand je suis rentré de mes pérégrinations touristiques et que j'ai découvert mon lit. Il était recouvert d'une trousse de toilette, d'une serviette de bain et de t-shirts ne m'appartenant pas. J'ai commencé à pester contre ces colocataires inconnus qui en prennaient à leur aise. J'ai retiré les objets encombrants et les ai déposés sur un autre lit. Puis je suis allé prendre une douche. A mon retour, personne n'étant arrivé, je me suis couché.
Alors que je commençais à sombrer dans le sommeil, j'ai entendu une clef fourrager dans la serrure et j'ai vu la porte s'ouvrir. Je m'attendais à tout mais pas à ça. Dans l'encadrement de la porte sont apparues deux jeunes Japonaises fagotées comme dans le plus caricatural des films nippons. Mini jupe jaune ultra moulante, petit gilet noir bordé de rouge et, bien sûr, les inévitables soquettes blanches.
Au moment où elles m'ont aperçu, les Japonaises ont réagi comme des Japonaises. Elles ont couvert leur bouche de leurs mains jointes et ont poussé d'interminables lamentations montant petit à petit vers les aigus.
J'avoue avoir été aussi surpris qu'elles.
La plus âgée parlant un peu anglais, je lui ai expliqué que j'occupais la chambre depuis la veille et que j'y serais encore la nuit suivante. Les Japonaises ne comprennaient pas ce qui se passait. Elles avaient cru comprendre que la chambre serait pour elles toutes seules. Voilà pourquoi elles avaient pris leur aise. Finalement, elles m'ont invité à me rendormir, et sont sorties dans le couloir pour se concerter. Au bout de quelques minutes, elles sont revenues et, lumière éteinte, se sont glissées... dans le même lit situé sous le mien. A moins d'être lesbiennes, j'imagine qu'elles pensaient pouvoir mieux se défendre contre l'éventuelle attaque nocturne d'un mâle occidental. Moi qui ne ferais de mal ni à Maïté ni à Penelope Cruz !
Cette fois, je pensais pouvoir enfin m'endormir. C'était sans compter sur l'honneur bafoué de la Japonaise calculatrice. L'une des filles s'est relevée et m'a canardé avec son appareil photo, sans doute pour apporter la preuve de l'infamie que l'Occident faisait vivre aux filles de l'empire du Soleil levant. Et peut-être aussi pour monter un dossier de réparation de préjudice subi une fois de retour au Japon. Si une photo de moi, en slip, étendu sur un lit, leur permet de toucher quelques subsides, après tout !
Une fois ma Japonaise recouchée, l'affaire aurait dû en rester là. Eh bien ! Non. C'était sans compter sans les deux autres occupants de la chambre qui ont fini par rentrer. Lumière, éclats de voix, étonnement, incompréhension, nouvelles lamentations montant vers les aigus, les Japonaises ont dû faire face à une nouvelle invasion. Vous me croirez ou non, mais cette fois, les Japonaises ont refusé d'éteindre leur lampe de chevet de toute la nuit. La crainte d'un viol collectif sans doute...

05 juillet 2006

Homomonument

Non loin de la maison où a vécu Anne Frank se dresse l'Homomonument. Amsterdam est l'une des rares villes au monde à en avoir érigé un. Tous les homosexuel(le)s de passage s'y rendent pour une photo souvenir. Voici le texte, rédigé en néerlandais, en anglais et en français, visible sur la plaque : "Commémore toutes les femmes et les hommes qui jamais ont été tirannisés et persécutés à cause de leur homosexualité. Appuie le mouvement lesbien et homosexuel à la lutte contre le mépris, la discrimination et le persécution. Manifeste que tu n'es pas seul(e). Fais appel à une vigilance permanente. Le passé, le présent et l'avenir sont représentés par les 3 triangles sur cette place, projetée par Karin Daan, 1987." La traduction française n'est pas, on le voit, très rigoureuse. Peu importe. L'intention est là, et c'est ce qui compte. Reconnaître l'autre dans sa différence, notamment sexuelle, est suffisamment rare pour s'arrêter à des détails de ce genre. Si l'Homomonument permet de faire un peu réfléchir sur les persécutions des homos, et plus globalement sur la diversité humaine, ce serait une belle réussite. Espérons que les homos ne sont pas les seuls à s'arrêter sur le bord du Keizersgracht !

Les vélos d'Amsterdam

Des vélos par centaines. Des vélos par milliers. C'est d'abord cette image qui saisit l'étranger arrivant à Amsterdam. A la sortie de Centraal Station, un parking en abrite sur plusieurs étages. En me promenant dans les rues, j'en croise des grappes entières. Les vélos sont ici et là, devant, derrière, partout. Pour le piéton, le danger est perpétuel. Surtout pour celui qui ignore les codes et rites de la ville. Il faut apprendre à toujours être sur ses gardes. Au bout d'un moment, on croit s'être habitué. On se sent prêt à toute éventualité. Et voici qu'un vélo monté par un vieux, une femme, un enfant vous surprend quand même. Heureusement tout cycliste sait manier la sonnette avec dextérité. La sonnette est l'ange gardien du piéton. Si elle n'existait pas, le nombre de tués à Amsterdam dépasserait le nombre de morts sur les routes françaises dans les années 1970. Les accidents ne concernent pas seulement les piétons. J'ai été le témoin de deux chutes brutales. D'abord une femme et un enfant, ensuite un homme âgé d'une trentaine d'années. Comme on dit dans ces cas-là, il y a eu plus de peur que de mal. Les gens n'ont plus n'ont rien eu...
Au cours de mes déambulations, j'ai été frappé par les différentes sortes de vélos circulant à Amsterdam. La plupart, traditionnels, font pâle figure comparés à d'autres personnalisés de façon si originale par leur proprétaire. J'en ai vu un recouvert de fourrure jaune à longs poils, un autre incrusté de flèches en métal, un troisième transformé en véritable cirque ambulant. Ce vélo transportait outre son propriétaire un cochon, une poule, un lapin et encore d'autres animaux que je n'ai pas réussi à identifier. Tous en peluche bien sûr !

04 juillet 2006

Hôtel My Home

Se loger coûte très cher à Amsterdam. Or je trouve stupide de mettre 150 ou 180 euros dans une nuit d'hôtel. Grâce au Guide Vert, je découvre l'hôtel My Home, situé au 82 Haarlemmerstraat, près de la gare, qui loue des chambres à 30 euros la nuit. Attention ! Il ne s'agit pas véritablement d'un hôtel. L'hôtel My Home, plus proche d'une auberge de jeunesse, propose des dortoirs de 3, 4 ou 5 lits, que les jeunes étrangers désargentés fréquentent. Si le confort est modeste, les chambres et les douches sont propres. Mais si vous tenez à garantir votre intimité, allez ailleurs ! (J'y reviendrai). En tout cas, à l'hôtel My Home, on rencontre des gens de tous les coins du monde, et c'est bien sympathique.

Malaise à Château d'Eau

Aujourd'hui, je pars pour Amsterdam. Je vais enfin découvrir cette ville dont on m'a tant parlé. Pourtant je crains un moment que le voyage ne se fasse pas. En route pour Gare du Nord, à la station de métro Château d'Eau, un homme frappe à la vitre du conducteur pour l'avertir qu'une personne a fait un malaise. Nous restons arrêtés plusieurs minutes. Dans ces cas-là, on hésite toujours sur la décision à prendre. Attendre en espérant que le métro reparte à temps pour attraper son train ou quitter le métro pour rejoindre la gare à pied. J'ai opté pour la première solution. Le métro est reparti, et j'ai eu mon train pour Amsterdam. Il s'en est fallu de deux minutes.

03 juillet 2006

Train en pièces

1er juillet. Les tarifs de certains services publics augmentent comme tous les ans à pareille époque. C'est le cas à la SNCF. Cette fois, le titre de transport que j'achète pour la petite ville de Normandie où je me rends pour le week end se gonfle de 50 centimes d'euros. La hausse est somme toute raisonnable.
Un panneau électronique affiche le numéro de quai de mon train. Je monte dans la première rame, où la chaleur est étouffante. Je peste contre le conducteur qui n'a pas fait son boulot. En fait, je me trompe. A quelques minutes du départ, un contrôleur, une femme, nous demande de changer de rame à cause d'une panne du système de climatisation. "Les voyageurs sont sous ma responsabilité, nous dit-elle, je ne veux pas que quelqu'un fasse un malaise".
L'intention, louable, est surprenante.
Dans le passé, j'ai voyagé plusieurs fois dans des compartiments surchauffés sans que l'inconfort de la clientelle ne gêne le moins du monde les agents du service public. Une révolution serait-elle en marche à la SNCF ? Je n'ose y croire. Si les 50 centimes d'euros d'augmentation ont permis ce miracle - on serait bien alors dans l'ordre du miracle ! je suis prêt à aller allumer un cierge à l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (Ce n'est pas par conviction intégriste, c'est seulement que je passe régulièrement devant cet édifice). Mais ne soyons pas cul béni et regardons plutôt les choses en face. Voyager par le train coûte de plus en plus cher et les trains régionaux ne fonctionnent toujours pas correctement. Conclusion : il n'y a rien de changé sous le soleil, et je me suis fait arnaqué, comme chaque année, de quelques euros supplémentaires !