06 juillet 2006

Nuit nipponne

J'ai dit que je reparlerais de l'hôtel My Home. Le moment est arrivé. Pour ma seconde nuit, quand je suis rentré à l'hôtel, personne n'était encore dans la chambre. La veille, j'avais partagé le dortoir avec quatre étudiants, dont un Norvégien très sympathique. Hélas, il repartait, ainsi qu'un autre, dès le lendemain matin. Je savais donc que deux nouveaux arrivants allaient intégrer la chambre.
Surprise quand je suis rentré de mes pérégrinations touristiques et que j'ai découvert mon lit. Il était recouvert d'une trousse de toilette, d'une serviette de bain et de t-shirts ne m'appartenant pas. J'ai commencé à pester contre ces colocataires inconnus qui en prennaient à leur aise. J'ai retiré les objets encombrants et les ai déposés sur un autre lit. Puis je suis allé prendre une douche. A mon retour, personne n'étant arrivé, je me suis couché.
Alors que je commençais à sombrer dans le sommeil, j'ai entendu une clef fourrager dans la serrure et j'ai vu la porte s'ouvrir. Je m'attendais à tout mais pas à ça. Dans l'encadrement de la porte sont apparues deux jeunes Japonaises fagotées comme dans le plus caricatural des films nippons. Mini jupe jaune ultra moulante, petit gilet noir bordé de rouge et, bien sûr, les inévitables soquettes blanches.
Au moment où elles m'ont aperçu, les Japonaises ont réagi comme des Japonaises. Elles ont couvert leur bouche de leurs mains jointes et ont poussé d'interminables lamentations montant petit à petit vers les aigus.
J'avoue avoir été aussi surpris qu'elles.
La plus âgée parlant un peu anglais, je lui ai expliqué que j'occupais la chambre depuis la veille et que j'y serais encore la nuit suivante. Les Japonaises ne comprennaient pas ce qui se passait. Elles avaient cru comprendre que la chambre serait pour elles toutes seules. Voilà pourquoi elles avaient pris leur aise. Finalement, elles m'ont invité à me rendormir, et sont sorties dans le couloir pour se concerter. Au bout de quelques minutes, elles sont revenues et, lumière éteinte, se sont glissées... dans le même lit situé sous le mien. A moins d'être lesbiennes, j'imagine qu'elles pensaient pouvoir mieux se défendre contre l'éventuelle attaque nocturne d'un mâle occidental. Moi qui ne ferais de mal ni à Maïté ni à Penelope Cruz !
Cette fois, je pensais pouvoir enfin m'endormir. C'était sans compter sur l'honneur bafoué de la Japonaise calculatrice. L'une des filles s'est relevée et m'a canardé avec son appareil photo, sans doute pour apporter la preuve de l'infamie que l'Occident faisait vivre aux filles de l'empire du Soleil levant. Et peut-être aussi pour monter un dossier de réparation de préjudice subi une fois de retour au Japon. Si une photo de moi, en slip, étendu sur un lit, leur permet de toucher quelques subsides, après tout !
Une fois ma Japonaise recouchée, l'affaire aurait dû en rester là. Eh bien ! Non. C'était sans compter sans les deux autres occupants de la chambre qui ont fini par rentrer. Lumière, éclats de voix, étonnement, incompréhension, nouvelles lamentations montant vers les aigus, les Japonaises ont dû faire face à une nouvelle invasion. Vous me croirez ou non, mais cette fois, les Japonaises ont refusé d'éteindre leur lampe de chevet de toute la nuit. La crainte d'un viol collectif sans doute...

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