22 juin 2006

Esprit français

L’église Notre-Dame-des-Champs, boulevard du Montparnasse, a accueilli hier un ensemble vocal à l’occasion de la Fête de la Musique. Tout aurait été parfait s’il n’y avait eu les gens. Les gens ! Petites personnes engoncées dans leur sentiment d’importance, pour qui tout est dû comme un droit naturel. Je suis, donc j’ai droit ! Voilà leur credo.
Hier, une foule immense a pris d’assaut la nef centrale pour gagner au plus vite une place assise. Plusieurs personnes, moins rapides, ou arrivées comme moi avec un peu de retard, se sont contentées de rester sur leurs deux pieds pour assister au spectacle.
Des amis, arrivés en avance, m’ont raconté avoir vu des « gens biens », des personnes habillées proprement et parfumées de frais, non pas des « racailles à éliminer au Karcher », se disputer des chaises comme des chiffonniers. D’autres, plus vicieux, ont attendu qu’une personne ait le dos tourné pour s’emparer d’un siège avec autorité. Comme si l’autre n’était rien !
Moi-même, j’ai vu l’esprit français à l’œuvre. La foule s’étant amassée dans les travées, un service d’ordre s’efforçait de dégager le passage pour ceux qui souhaitaient se déplacer ou s’en aller. Les « gens », usant de leur bon droit, « j’y suis, j’y reste », refusaient de bouger, regardant ailleurs pour ne pas croiser le regard des jeunes bénévoles. J’ai trouvé cette attitude déplorable. A l’opposé, une dame asiatique d’un certain âge s’est levée spontanément pour libérer son siège et l’offrir à une dame plus âgée qu’elle.
Parfois, je me dis que c’est cela la France : un pays d’enfants gâtés, mal élevés, et irresponsables. Un pays où, heureusement, des étrangers sont là pour donner l’exemple.

Aucun commentaire: