30 mai 2006

Quelle gourde !

J'ai appris ce matin qu'un collègue allait bientôt partir pour le Cameroun et le Cambodge afin d'aider au développement d'une ligne téléphonique de soutien aux personnes séropositives au VIH. Cette annonce m'a renvoyé à l'époque où j'étais formateur pour des journalistes étrangers. La boite de formation pour laquelle je travaillais accueillait des stagiaires en France et envoyait des formateurs un peu partout dans le monde. Les premiers stagiaires que j'ai fomés étaient des Laotiens. Pendant longtemps, j'ai gardé contact avec eux. Puis le temps qui passe, la vie qui change a fait que le lien s'est rompu. Une ou deux fois, j'ai envoyé un courriel à la radio nationale lao pour demander si on connaissait encore mes amis, mais je n'ai jamais reçu de réponse.
Ce n'est pas au Laos que je suis parti pour la première fois. C'est au Vietnam, à Can Tho, dans le delta du Mékong, en 1996. A l'époque, j'étais trouillard, et je me demandais bien dans quel monde étrange j'allais atterrir. J'étais si angoissé et si ignorant que j'avais emporté avec moi une gourde d'eau pure "bien française". Je la gardais près de moi pour le cas où, pour je ne sais quoi en fait ! Plus tard, j'ai réfléchi à cette idée de pureté, et cela m'a effrayé. Vouloir rester pur, c'est le début de l'innommable. Certains, aujourd'hui en France, devraient ne pas l'oublier.
Le premier jour, je faisais escale à Hanoi avant de repartir tôt le lendemain matin pour Ho Chi Minh-Ville (On me reproche souvent d'utiliser ce nom plutôt que Saigon. C'est oublier que c'est le Viet-Minh qui a gagné la guerre.). A l'hôtel, j'avais rangé ma gourde pour la nuit dans le réfrigérateur. Je pensais la reprendre le lendemain afin de conserver toujours auprès de moi cette eau pure. Cependant, dans la précipitation du matin pour rejoindre l'aéroport, je l'ai complètement oubliée. J'ai essayé d'imaginer la tête de la femme de chambre découvrant cette gourde remplie d'eau. Elle a dû se dire que les Français étaient un drôle de peuple. Quant à moi, j'ai éprouvé dans le taxi, l'espace d'un instant, un épouvantable sentiment de panique. Je n'avais plus ma gourde ! Je n'avais plus mon eau pure ! Heureusement, j'ai cette bonne composition qui me permet de m'adapter assez vite à une situation nouvelle. Puisque je n'avais plus ma gourde, j'allais boire l'eau du cru ! Or quelques heures plus tard, à Ho Chi Minh-Ville ou à Can Tho, je ne sais plus, j'ai découvert que c'est Vittel, ou Contrex, qui détenait le marché de l'eau minérale au Vietnam !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

comme tu vois l'eau française s'exporte bien. Sans jeu de mot, nous pourrions dire que "tu es une gourde"

Anonyme a dit…

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Anonyme a dit…

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