11 novembre 2006

Sentires

"Flamenco sous influences" est le sous-titre de Sentires joué actuellement au Vingtième Théâtre à Paris. Arrivé en avance pour être sûr d'obtenir un billet (j'avais téléphoné dans l'après-midi pour réserver mais une machine électronique avait refusé mon paiement par carte), j'ai eu le temps d'entendre quelques échos sur le spectacle. "Magnifique, formidable, je l'ai vu une première fois et je voulais y retourner dès le lendemain !". Ces commentaires confirmaient l'avis d'un oncle et d'une tante eux aussi conquis par Sentires, et qui m'avaient chaudement recommandé le spectacle. Un autre commentaire a toutefois tempéré mes ardeurs. L'une des quatre danseuses se serait blessée la veille et ne serait pas sur scène. Sentires amputé serait-il dévalué ?!
Je connais peu l'histoire du Flamenco. Je n'ai comme référence qu'un spectacle magnifique vu autrefois à la Sorbonne, et un film au titre oublié dans lequel les chants des femmes me rappelaient les cris d'un cochon prêt à être égorgé... Je sais que cette remarque fera hurler les amateurs. Ce fut pourtant mon sentiment.
Pour Sentires, je me suis fié entièrement à mon ressenti. Au début, j'ai eu du mal à entrer dans le spectacle non pas à cause des danseuses, dont le talent est indéniable, mais parce que l'absence d'orchestre me gênait. Je trouve que le Flamenco est aussi une communion entre des musiciens et des danseuses. Or l'absence d'orchestre sur la scène du Vingtième Théâtre, en quelque sorte l'absence d'une partie du couple, m'a déçu. Puis la magie a opéré. J'ai oublié la bande son pour entrer dans la vision flamenca de ces femmes épatantes, et dans la splendeur des couleurs et des ombres valorisée par une mise en scène sobre mais éblouissante.
A la fin du spectacle, une des danseuses s'est avancée vers le public. Elle a remercié l'absente, blessée à une main, qui n'avait pu danser, et qui avait aidé à régler le spectacle "en une heure". J'ai applaudi à tout rompre, comme l'intégralité du public.

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