14 novembre 2006

Intérêt catégoriel

Je vais subir demain une petite intervention sous anesthésie en ambulatoire dans une clinique du sud de Paris. C'est l'occasion pour moi de raconter la rencontre toujours intéressante du patient avec le milieu médical. Mercredi dernier, je me suis rendu une première fois à la clinique pour un rendez-vous préliminaire avec l'anesthésiste. Tout s'est très bien passé jusqu'au moment où le médecin m'a demandé si j'avais des problèmes avec mes dents. "Rien de particulier, lui ai-je répondu, si ce n'est une petite douleur au réveil depuis quelque temps lorsque je sers la machoire". "Ca ne m'intéresse pas, a-t-il répliqué sèchement, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si vous avez des dents sur pivot par exemple ?" Anecdote sans importance, me direz-vous. Pourtant – est-ce une sensibilité trop grande ?, j'ai ressenti négativement la réaction de ce médecin en l'interprétant comme une fermeture totale à un problème qui me préoccupe malgré tout. Il aurait pu me conseiller d'aller voir mon dentiste au lieu de s'occuper uniquement de sa partie. Ce fractionnement de l'individu en centres d'intérêt purement catégoriels m'a déplû. Pour moi, un médecin même spécialiste doit être à l'écoute globale de son patient. Cette qualité assez rare doit être notée quand elle se produit. Je me souviens avoir fait le choix définitif de mon médecin généraliste lorsque celui-ci après m'avoir ausculté me précisa : "vous savez que cette IST peut être transmissible lors de rapports sexuels non protégés avec un ou une partenaire ?". Et voilà ! Ce qui devait être dit l'avait été sans troubler exagérément l'intimité du patient. Pas besoin d'en rajouter en disant : "Vous êtes homosexuel, non ? Il faut faire attention !". Demain, si tout se passe bien..., je vous raconterai la suite de mon expérience avec les docteurs...

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