22 mars 2007

« Tout a déjà changé »

Pourquoi suis-je allé au Zénith hier soir ? Pourquoi ai-je décidé de me rendre à la réunion publique de François Bayrou alors que je n'ai plus assisté à de tels événements depuis 25 ans* ?! C'est sans doute cela une fibre politique qui renaît. Et que je doive cette renaissance à François Bayrou n'est pas pour me déplaire.
Pendant 25 ans, je me suis intéressé à la politique sans en faire. Du moins la politique des partis, celle qui consiste à militer en distribuant des tracts, en collant des affiches et en argumentant tel ou tel point d'un projet dans des débats contradictoires.
Pendant 25 ans, je n'ai fait « que » m'intéresser à la politique parce l'après « Mai 1981 » m'avait dégoûté de l'action sur le terrain. Entre les Chiraquiens qui ont voté et fait gagner Mitterrand dans l'espoir du chaos, pour mieux s'emparer ensuite du pouvoir – rêve brisé ! - et ces histoires sur les chars de l'Armée rouge qui stationneraient bientôt place de la Condorde en cas de victoire de la gauche, j'ai fini par comprendre que la politique était trop perfide pour moi.
Et puis en 1983, j'ai assisté au congrès de Versailles du CDS, le Centre des Démocrates Sociaux, et j'ai été choqué une nouvelle fois par la petitesse des uns et la fourberie des autres pour la conquête du pouvoir. Je n'étais pas de ce monde, j'en constatais encore l'évidence.
En 1985, alors que je n'étais plus qu'un adhérent, j'ai rendu ma carte en prétextant mon entrée à l'IUT de journalisme de Bordeaux. L'objectivité journalistique, vous savez...
Pendant 25 ans, donc, je n'ai fait que regarder et écouter les joutes politiques sans jamais oublier, ou alors bien malgré moi, de voter. Je tiens ce devoir comme éminent, et je suis toujours amer quand une raison intolérable m'empêche d'accomplir mon devoir électoral.
Alors ce « retour en grâce » politique, que fait naître en moi François Bayrou, est un sentiment fort agréable. Bien sûr, je ne situe pas François Bayrou plus haut qu'il n'est, je ne le prends pas pour un sauveur ou un homme politique d'une classe supérieure. Cependant, qu'il me fasse vibrer en prononçant des mots aussi simples que rassemblement et diversité, et qu'il me fasse à nouveau espérer en affirmant que « le monde a besoin d'Europe »... est entraînant. Qu'il gagne ou qu'il perde, peu importe. Par son action, par l'éclat de sa parole, il a déjà marqué cette campagne électorale, et bien plus, il a marqué l'avenir. Grâce à lui, encore une fois qu'il gagne ou qu'il perde, ses adversaires ne pourront plus tracer leur chemin à leur convenance. Comme l'a dit Bayrou au cours de cette réunion publique au Zénith, « tout a déjà changé ». Cela, c'est déjà une promesse d'avenir.

*Pour être exact, je me suis laissé tenter par une réunion publique d'Arlette Laguiller en 2002 à La Mutualité, plus pour voir « en vrai » un archaïsme vivant de la politique française que par adhésion idéologique, évidemment !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je suis comme toi, jusque là j'avais un dégout de la politique, surtout ds hommes qui la pratiquent.Et cette année, je ne sais pourquoi, j'ai décidé de m'y réinterresser à nouveau !! Et je l'avoue, je penchais plus vers Sarko. Et puis Bayrou est arrivé et je pense me retrouver un peu plus dans ses idées. Il me reste à peu près 3 semaines pour me décider, c'est pourquoi j'attends avec impatience les déclarations de chacun dans la boîte aux lettres, pour peut-être mieux m'imprégner de leurs idées.
Mais comme l'on doit se voir le 10 avril, peut-être aurons nous le temps d'en discuter.
A+