03 mars 2007

La voie du centre

Après plus de 2 mois d'interruption, je reprends aujourd'hui l'écriture de ce blog. Pourquoi me suis-je arrêté ?! La fatigue, l'ennui, et une forme de lassitude qui m'a conduit vers le renfermement. Il fallait bien réagir pour ne pas sombrer. Encore une fois, et combien de fois l'a-t-il fallu au cours de mon existence !, j'ai trouvé les ressources nécessaires au rebond, et me voici à nouveau vivant.
Pour cette reprise, j'ai envie de parler de la campagne électorale. Ce n'est pas un hasard si je retiens ce sujet, car les derniers événements politiques ont contribué à mon retour en forme. Depuis quelques mois en effet, je trouve pertinent la position de François Bayrou, et je défends plusieurs de ses idées. Cela n'a rien d'étonnant au fond, puisque j'ai toujours eu l'âme centriste. En 1981, après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, j'ai adhéré au Centre des démocrates sociaux, composante de l'UDF, pour partir à la reconquête du pouvoir. Après ma démission du CDS, à cause d''un virage à droite qui n'a cessé de se poursuivre, j'ai penché à gauche. Eh oui ! Aussi curieux que cela puisse paraître compte tenu de mes origines familiales et sociales, à partir du début des années 1990, j'ai voté socialiste dans bien des cas. J'y vois au moins deux raisons. D'abord, la croyance dans laquelle j'ai été bercée depuis ma naissance s'est révélée fausse. En 1981, les chars de l'armée rouge ne sont pas venus stationner place de la Concorde ! En rappelant cette anecdote bien connue, j'exagère à peine la forme de pensée qui traversait la bourgeoisie française à l'époque. Ensuite, à partir de 1989, année de la chute du mur de Berlin et de l'effondrement du communisme, la donne géopolitique a été bouleversée.
Mon parcours à gauche aura finalement duré peu de temps. Jospin ne m'a pas convaincu lors de sa campagne de 2002, mais surtout Fabius a fini de rompre le fil qui me liait encore au parti socialiste. Sa campagne contre l'Europe en 2005 pour des raisons de stratégie personnelle m'a dégoûté. Alors voir Ségolène Royal le récupérer aujourd'hui pour sa propre campagne présidentielle, basta !
Bayrou donc ! J'y pense depuis plusieurs mois. J'y pense après avoir dit « pourquoi pas », à un certain moment, à Nicolas Sarkozy. Il fallait un sursaut, me disais-je, une volonté forte pour entraîner les Français dans une démarche volontaire de réforme. Cependant, Sarkozy incarne une droite autoritariste, de confrontation d'une partie de la société contre l'autre, dans laquelle je ne me reconnais pas. Ce n'est pas par l'affrontement que nous règlerons nos problèmes, bien réels. François Bayrou, lui, prône le rassemblement des Français pour agir ensemble. Il le fait d'une façon tranquille, centriste, qui me plaît. Au-delà de cette posture, ses propositions me conviennent : relancer la construction de l'Europe en proposant une Europe à deux cercles, en finir avec le 49-3, garantir une véritable indépendance de la Justice en faisant confirmer la nomination du garde des Sceaux par un vote des deux tiers du Parlement, en finir avec les départements en privilégiant les régions... Sa politique, s'il est élu, aura l'avantage de modifier de fond en comble le fonctionnement institutionnel de la France, base du changement attendu. C'est pourquoi j'y crois, et j'espère que bien des citoyens feront le même raisonnement, et apporteront leur voix à François Bayrou.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo Alain, pour la reprise de ton blog. J'y venais souvent et me demandait ce qui se passait.

Ton "Pourquoi pas à Sarkozy" me fait frémir. Heureusement tu t'es réveillé !
Actuellement mon coeur balance entre Ségo, mon vote "naturel" et Bayrou, dont l'idée de briser le clivage gauche-droite me séduit de plus en plus.
Il faudra malgré tout voter pour le moins mauvais. Les politiciens sont tous des menteurs et malheureusement le vote blanc ne sert à rien !